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Interdit depuis 2020, un fongicide a été détecté dans l’eau potable pour un tiers des foyers français

Interdit depuis 2020, un fongicide a été détecté dans l’eau potable pour un tiers des foyers français

Le 6 avril 2023, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l‘environnement et du travail (Anses) a dévoilé les résultats de son rapport mesurant la présence de composants chimiques dans l’eau potable en France, peu ou pas recherchés lors des contrôles réguliers. Les conclusions du laboratoire d’hydrologie sont alarmantes et montrent que l’eau du robinet consommée par de nombreux Français n’est pas si transparente que ça.
En effet, la présence d’un fongicide interdit depuis mars 2020, le chlorothalonil R471811, a été identifiée “dans plus d’un prélèvement sur deux”, tout comme le résidu d’un herbicide, le métolachlore ESA, détecté dans plus de la moitié des prélèvements. Retrouvez ici le rapport détaillé de l’Anses : Polluants émergents dans l’eau potable.

Quels résidus de pesticide et d’herbicide retrouve-t-on dans l’eau du robinet ?

Selon l’Agence de sécurité sanitaire, 157 pesticides et métabolites de pesticides (résidus de pesticides) ont été retenus avant de mener l’enquête. 89 ont été détectés au moins une fois dans les eaux brutes et 77 fois dans les eaux traitées.
Les analyses ont mis en évidence les dépassements de limite de qualité de 0,1µg/litre d’eau pour les résidus de chlorothalonil dans 34% des échantillons. Classé comme cancérogène supposé, le chlorothalonil a été retrouvé dans plus d’un échantillon sur deux.Interdit en France en 2020, ce dernier a été utilisé dans de nombreuses cultures (céréales, pommes de terre, vignes). L’Anses conclut ainsi que selon leurs propriétés, certains métabolites de pesticides peuvent rester présents dans l’environnement plusieurs années après l’interdiction de la substance active dont ils sont issus.

Quant au métolachlore ESA, résidu du S-métolachlore, herbicide le plus utilisé en France, a également été identifié dans plus de la moitié des échantillons prélevés. Sa présence dans l’eau du robinet est cependant moindre que celle du chlorothalonil avec 1,7% des échantillons au-dessus de la valeur indicative, fixée à 0,9µg/litre.

Quelles sont les zones touchées par des contaminations et les conséquences ?

Dans de nombreuses zones de France, l’eau distribuée n’est pas conforme, notamment dans le Bassin parisien, l’Oise, la Loire-Atlantique et certains milieux ruraux. Dans l’Oise, les taux sont particulièrement supérieurs aux normes (22 fois au dessus), tout comme en Loire-Atlantique où 90% de la population reçoit une eau non conforme avec une teneur en métabolite supérieure à la norme de qualité, 2 à 6 fois au dessus.

Les conséquences sanitaires de la présence du métabolite ne sont pour l’instant pas avéré à ces doses d’exposition, les données restent cependant pour le moment insuffisantes.
Les conséquences économiques quant à elles se chiffrent en plusieurs milliards d’euros. En effet, la facture de dépollution est salée car les filières de traitement conventionnelles n’arrivent pour l’instant pas à éliminer cette molécule. Il existe plusieurs solutions de filtration de l’eau pour lutter contre ces résidus : la nanofiltration, les filtres à charbon actifs, l’osmose inversée, mais ces solutions sont particulièrement coûteuses et énergivores. Ce qui est considérable selon la Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies (FNCCR).

Peut-on encore boire l’eau du robinet en 2023 ?

Oui, le gouvernement et l’Anses se veulent rassurant pour le moment et expliquent que la détection d’un résidu de fongicide dans l’eau potable ne présente pas de risque sanitaire. Ces molécules n’étaient pas recherchées il y a trois quatre ans, le niveau de contamination des eaux et le degré d’exposition des consommateurs n’est donc pas connu. Le rapport de l’Anses doit plus être vu comme une photographie à l’instant T et non comme une alerte, il faut cependant poursuivre la surveillance. Le journaliste et docteur Mascret, dans son interview sur France 3, ajoute que c’est le seuil de qualité de l’eau qui a été dépassé et non le seuil sanitaire.


Le seuil de qualité est l’indicateur limite fixé qui garantit une bonne qualité de l’eau potable en prenant en compte ses aspects esthétiques (couleur, odeur, goût) et techniques (corrosion des installation), le seuil sanitaire quant à lui détermine la concentration maximale d’une substance admissible dans l’eau potable par les consommateurs en prenant en compte les risques sanitaires.

Quand on parle d’eau contaminée on ne parle pas d’agents infectieux, on parle d’une augmentation potentielle du risque. Le rapport d’alerte de l’Anses a été rendu publique car la molécule mère du pesticide a été démontrée comme cancérogène probable, ce qui signifie qu’il y a un risque potentiel, mais pas encore de démonstration d’un effet chez l’Homme, c’est le principe de précaution qui s’applique.

Posté le 18/04/2023 First category, Actualités 1355
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